En tant que parents, vous pouvez avoir des inquiétudes à propos du développement langagier, social ou moteur de votre enfant. Des inquiétudes peuvent également émerger de votre entourage ou de professionnels de la petite enfance ou de l’enseignement. Vers quel professionnel s’orienter en premier ? En cas de suspicion avérée de TSA, comment se déroule la démarche diagnostique ?

Cet article me permet de répondre à ces questions que je rencontre fréquemment dans ma pratique. Il s’appuie sur les recommandations de la Haute autorité de Santé en matière de démarche diagnostique pour le TSA. Mon rôle en tant que psychologue en libéral et le rôle des Centres Ressources Autisme seront également clarifiés.

Le premier interlocuteur
Peu importe l’âge de l’enfant, votre médecin traitant est l’interlocuteur « de première ligne » le plus à même de vous conseiller et orienter. En cas de suspicion de TSA, des examens ORL, visuels, orthophoniques et psychomoteurs vous seront conseillés pour exclure d’autres causes possibles des difficultés de votre enfant.

Une évaluation pluridisciplinaire
Dans le cas où la cause des difficultés de votre enfant n’a pas été trouvée suite à ces premiers examens, d’autres bilans sont nécessaires pour explorer l’hypothèse d’un TSA. Ces évaluations doivent être réalisées par des professionnels formés aux troubles neurodéveloppementaux. Il est nécessaire que ces professionnels se coordonnent entre eux pour la démarche diagnostique. L’ensemble de ces évaluations sont le plus souvent coordonnées par un médecin.

C’est à ce stade que le psychologue en libéral peut contribuer à la démarche diagnostique. Il doit tout d’abord réaliser une anamnèse développementale. Cette étape consiste à retracer l’évolution de votre enfant et ses éventuelles difficultés pour chaque domaine de développement : langagier, moteur, social, cognitif, etc. Elle se réalise le plus communément avec les parents ou des proches de l’enfant. L’utilisation d’outils tels que l’ADI-R complète cette première étape d’entretien avec les parents.

Par la suite, le psychologue réalise un bilan des capacités cognitives de l’enfant. Selon l’âge de l’enfant, les outils les plus fréquemment utilisés sont la WPPSI IV avant 6 ans et le WISC V après 6 ans.

Enfin, une évaluation des capacités adaptatives de l’enfant est nécessaire, le plus souvent à l’aide de l’outil VINELAND II. À nouveau, les parents sont sollicités par le psychologue pour cette étape. Un temps d’observation en situation d’interaction avec l’enfant est également réalisé par le psychologue. Cette étape permet de rechercher les signes typiques du TSA, en lien avec les critères diagnostiques du DSM-V.

À ce stade, un examen pédiatrique complet est également nécessaire. Des bilans complémentaires en orthophonie ou en psychomotricité peuvent être réalisés. Enfin, une évaluation des éventuelles particularités sensorielles de l’enfant est également nécessaire.

Conclusions de l’évaluation pluridisciplinaire et contact avec un Centre Ressources Autisme
L’évaluation peut donner lieu à 3 types de résultats. 
Tout d’abord, cette évaluation établit avec certitude le diagnostic de TSA. Dans ce cas, une proposition de prise en charge est proposée à la famille, ainsi que les indications pour les aménagements pédagogiques. Ce diagnostic donne également lieu à des démarches administratives, notamment auprès de la MDPH. 

Par ailleurs, les résultats peuvent écarter le diagnostic de TSA mais mettre en évidence un autre trouble. 

Enfin, un doute peut persister suite à cette évaluation. C’est dans cette situation d’incertitude diagnostique qu’un Centre Ressources Autisme peut être sollicité.

À retenir : le médecin est le premier interlocuteur vers qui se diriger en cas d’inquiétudes par rapport au développement de votre enfant. Lorsque les premiers examens n’ont pas écarté l’hypothèse d’un TSA, une évaluation pluridisciplinaire des professionnels formés aux troubles neurodéveloppementaux est nécessaire. Le psychologue réalise alors une anamnèse développementale détaillée, une observation en situation d’interaction et une évaluation des capacités cognitives et adaptatives. Les Centres Ressources Autisme sont sollicités dans le cas où des doutes sur le diagnostic persistent suite à cette évaluation.

Sources :

« Recommandations de bonne pratique : Trouble du spectre de l’autisme : Signes d’alerte, repérage, diagnostic et évaluation chez l’enfant et l’adolescent », Février 2018

One thought to “« Comment diagnostique-t-on un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ? » : recommandations de la Haute Autorité de Santé”

  • FORMENTEL FREFERIC

    Monsieur,
    Je vous remercie de ces précieux renseignements, ma fille a été diagnostiquée de spectre autistiques à l’âge de trois ans, et depuis j’ai constaté des normes progrès. Jz souhaite faire une contre expertise de des conclusions citées ci-dessus dans le but d’annuler ce diagnostic qui je pense est erroné .
    Cordialement

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